Hexagon Voyance

Le chasseur de fantômes

Publié le Spiritisme

Camille Flammarion ne fut pas seulement un grand astronome, ainsi qu’un vulgarisateur de génie en ce domaine, mais aussi un esprit libre, passionné par tout ce qui concernait les esprits et le paranormal. Un esprit ouvert, à la croisée des sciences dures et de la parapsychologie.  Voici son histoire…

Jeunesse

Il naît en 1842 en Haute-Marne, dans une famille modeste. De la famille Flammarion, on connaît surtout Ernest, le fils cadet, qui a fondé la célèbre maison d’édition du même nom.

Camille lui s’intéresse à l’astronomie, mais déjà il dérange, après la publication d’un ouvrage, La Pluralité des mondes habités, qui envisageait la possibilité de vies extra-terrestres. Le scandale est considérable…

Il devient rédacteur à la revue Cosmos, puis au journal Le Siècle. Ce savant touche-à-tout observe le changement des saisons sur Mars, étudie l’électricité atmosphérique à bord d’aérostats, fonde un observatoire. C’est un original : il part en voyage de noces avec son épouse à bord d’une montgolfière !

Un personnage digne d’un roman de Jules Verne, pour ainsi dire… qui finit par recevoir la Légion d’honneur.

Pourtant ce savant s’intéressait aussi à des phénomènes d’une toute autre nature, et ce dès 1869, puisqu’il prononce cette année là l’éloge funèbre d’Allan Kardec, qui n’est autre que le fondateur du… spiritisme.

Un intérêt pour le paranormal

Si Camille Flammarion déclare à cette occasion que « le spiritisme est une science, pas une religion », c’est parce qu’il connaît bien le sujet. En réalité, dès l’âge de 19 ans, il a lu le Livre des Esprits, d’Allan Kardec, un ouvrage fondateur, qui fait encore autorité aujourd’hui.

Cela lui donne naturellement envie de participer à des séances de spiritisme, menées par un medium. Il aura d’ailleurs l’occasion de croiser un autre passionné pendant l’une de ces séances : Victor Hugo en personne !

Il s’intéressa tout particulièrement au cas d’Eusapia Palladino, une medium italienne qui lévitait, faisait voler les tables et communiquait avec les morts. Pendant ses spectacles, souvent coûteux, on pouvait voir des fleurs se matérialiser soudainement, ou entendre des instruments de musique jouer tout seul. Des phénomènes troublants qui renforcèrent ses convictions que tout n’est pas rationnel, qu’il existe une part d’ombre qui échappe au savant matérialiste et positiviste…

Il décide alors de rédiger un ouvrage sur ce thème. Pour cela, il part d’une idée simple : il lance un appel à témoignages. Il reçoit alors pas moins de 5000 lettres ! Pour chaque cas, il mène une enquête approfondie : il cherche à vérifier les faits, interroge des témoins, se rend sur les lieux, etc.

Cela lui sert de matériau pour différents ouvrages : Avant la MortAutour de la Mort et Après la Mort, puis Les Phénomènes de hantise. Enfin, il entame son dernier chantier : Fantômes et sciences d’observation, un livre sur lequel il a travaillé jusqu’à son dernier souffle, que l’on retrouva presque achevé à sa mort, et dont nous ne pouvons que vous recommander la lecture ! Des ouvrages devenus de grands classiques du spiritisme.

Fin de vie

Il meurt en 1925 à Juvisy-sur-Orge. On le voit : toute sa vie, Camille Flammarion aura été un chasseur de fantômes. C’est l’un des rares esprits scientifiques à avoir pris le risque d’assumer publiquement son intérêt pour les choses du paranormal, et de l’avoir proclamé au grand jour. 

Songez donc : il fut tout à la fois Président de la prestigieuse Société astronomique de France et de la « Society for Psychical Research » de Londres.

On regrette qu’aujourd’hui ce soit devenu chose impossible…

Suivons donc son modèle, et adoptons cette belle ouverture d’esprit dont il fit preuve !