Augustin Lesage, le peintre médium
Publié le Spiritisme
Jeunesse
Augustin Lesage naît en 1876 dans le Pas-de-Calais, dans un milieu modeste. Très vite il se destine au métier que son grand-père, puis son père, ont exercé : mineur. Il ne manifeste aucun don précoce, ni même aucun intérêt dans son enfance pour les arts. Il n’a mis qu’une fois les pieds dans un musée à Lille, pendant son service militaire.
Parvenu à l’âge adulte, Augustin Lesage est à mille lieux du monde artistique, et son avenir semble tout tracé : la mine, jusqu’à la fin de ses jours.
Mais à l’âge de 35 ans un événement étrange va bouleverser son existence, et lui donner un tout autre destin.
Un jour qu’il travaille au fond de la mine, il entend en effet une voix qui lui dit « un jour tu seras peintre ».
Il se livre alors, avec des camarades ouvriers, à une pratique en vogue à l’époque : le spiritisme. Ses talents de medium se révèlent alors : il a de nombreuses communications avec les esprits, qui le convainquent de se mettre au dessin, puis à la peinture.
Un artiste reconnu
En 1912, il commence sa première vraie toile, dans un format imposant : 3 mètres sur 3.
Il faut se rendre compte des conditions dans lesquelles il travaille. Après une journée de 12h à la mine, il rentre chez lui harassé de fatigue, et se met face à la toile. Toute fatigue disparaît alors, il rentre dans une sorte de transe médiumnique, qui lui permet de peindre la nuit pendant de longues heures.
Il n’a aucune formation artistique, et ne devrait donc produire que quelques croûtes sans intérêt.
Pourtant ses tableaux sont sublimes et font partie des plus grands chefs d’œuvre de l’art brut. Jean Dubuffet en personne, artiste, théoricien de l’art brut et grand collectionneur, a acquis plusieurs de ses toiles, les considérant comme des œuvres majeures.
Augustin Lesage travaillait en effet dans des conditions très spéciales.
Rappelons-le : il n’a aucune formation technique. Alors comment procède-t-il ? Ce sont les esprits qui lui dictent la couleur, le trait, le geste.
Ce qui rend la peinture en elle-même mystérieuse, c’est le fait qu’il commence à peindre dans un petit coin de la toile, par de petites touches de couleurs, sans idée préconçue du résultat final, en écoutant simplement ces voix qui le guident.
Puis il continue tout au long de la toile et découvre alors le résultat final une fois la dernière touche de couleur apposée.
Le résultat ? Des peintures très sophistiquées, caractérisées par une symétrie troublante, lorsqu’on se rappelle qu’elles ont été produites sans idée préconçue au départ, au hasard pourrait-on dire.
Aucune retouche n’est nécessaire, ce qui là encore force l’admiration.
C’est grâce au directeur de la Revue spirite, Jean Meyer, qu’Augustin Lesage peut sortir de la mine, et s’adonner tout entier à son art. Il devient en effet son mécène.
Fin de vie
Il meurt en 1954, atteint par une maladie des yeux qui l’oblige à délaisser la peinture.
Il nous laisse 800 toiles, que l’on peut retrouver dans différents musées : à Lille, Lausanne, Florence, Le Caire… Il a fait l’objet d’une rétrospective à Lausanne, où l’on trouve sa première toile, la plus célèbre. Vous retrouverez ses plus beaux tableaux sur Google Images.
Au final, il aura accompagné, voire annoncé, trois mouvements majeurs du XXème siècle, se situant à la croisée de l’art brut, de l’art abstrait et du surréalisme.
Une nouvelle démonstration du pouvoir des mediums, que nous connaissons bien, au sein de notre cabinet de voyance en ligne…