Le plus célèbre voyant brésilien
Publié le Spiritisme
On sait que le Brésil est l’une des terres d’élection du mouvement spirite, l’un de ses berceaux historiques. C’est bien simple, dans ce pays, le spiritisme est considéré comme une religion parmi d’autres.
Un nom remporte, parmi d’autres, l’adhésion de tous : Chico Xavier. Voici l’histoire de ce medium brésilien dont le nom court sur toutes les lèvres aujourd’hui encore, près de vingt ans après sa mort…
Jeunesse de Chico Xavier
Chico Xavier naît en 1912 au Brésil dans une famille pauvre de neuf enfants. Il perd sa mère à l’âge de cinq ans, et dès lors, commence à entendre des voix. Il converse la nuit avec des fantômes et donne des nouvelles à ses camarades de leurs parents défunts, suscitant leur étonnement.
Vu l’état de dénuement dans lequel vit la famille, il doit travailler dans une fabrique de tissus tout en allant à l’école primaire.
À l’âge de 12 ans, il présente à sa maîtresse une rédaction écrite dans un style éblouissant, qu’il dit dictée par un être venu d’un autre monde.
Mais sa véritable adhésion au mouvement spirite viendra de la guérison miraculeuse de sa sœur, délivrée d’un délire obsessionnel. Il lit alors les ouvrages d’Allan Kardec, et convainc sa famille de le suivre dans cette voie.
Une enfance malheureuse, donc, mais au cours de laquelle il prend conscience qu’il a un don, qu’il ne sera jamais tout à fait comme les autres, qu’il est un medium.
Un grand psychographe
C’est par la psychographie, en particulier, que Chico exercera ses talents de medium.
Rappelons qu’il s’agit de laisser sa plume errer sur une feuille sans volonté propre : ce sont les esprits eux-mêmes qui dictent le texte. Une pratique proche de l’écriture automatique, qui a intéressé les surréalistes.
Or Chico Xavier va produire en 1932 un premier recueil de poésies, Le Parnasse d’outre-tombe. L’ouvrage surprend par sa qualité littéraire, son style éblouissant. Chico affirme que plus d’une dizaine de grands écrivains morts lui ont dicté ces poèmes.
Un grand journal s’intéresse au phénomène et dépêche un reporter au centre spirite « Luiz Gonzaga » fondé par Chico.
C’est le début de la notoriété. Assisté par Emmanuel, un esprit qui lui sert, selon ses dires, de mentor spirituel, il va rédiger plusieurs centaines d’ouvrages : 451 exactement, vendus au final à 50 millions d’exemplaires.
Pour autant, Chico ne s’enrichit pas : la totalité des droits d’auteur est envoyée à des œuvres de charité. Cet homme bon, humble, compatissant, est d’une grande humanité et ne se présente que comme un simple serviteur des esprits auxquels il prête sa plume. Chaque ouvrage est d’ailleurs signé du nom de l’esprit qui l’a inspiré, et non de son nom propre.
Pour tout moyen de subsistance, il ne bénéficie que d’un maigre salaire, lié à son travail au sein du ministère de l’agriculture.
Fin de vie
Alors que son enfance était tourmentée, Chico Xavier jouit d’une vieillesse heureuse. La ferveur populaire est immense : il reçoit plus de dix mille lettres, est fait citoyen d’honneur d’une centaine de villes du Brésil, et est pressenti pour devenir le prix Nobel de la paix. Plusieurs films lui ont été consacrés.
Pendant ses derniers jours, il vit reclus. Il aimerait dit-il partir lors d’un « jour de joie », et c’est précisément le jour où le Brésil gagne la coupe du monde de football qu’il nous quitte.
Au final, Chico Xavier nous livre un nouveau témoignage des pouvoirs dont peut bénéficier un medium, comme ceux qui officient dans notre cabinet de voyance par téléphone.
Une belle histoire, qui ne manquera pas d’intéresser tous ceux qui se passionnent pour le spiritisme, l’au-delà et la voyance…