Hexagon Voyance

La voyance

Connaissance supranormale grâce à laquelle un individu obtient des informations sur des événements futurs, passés ou présents, sans l’entremise de ses cinq sens, sans recourir à la déduction, ni aux sciences prospectives, ni aux probabilités, mais à une perception relevant, soit d’un 6ème sens, soit d’une capacité psychique n’ayant pas recourir au système nerveux ni aux stimuli sensoriels.

Voyance, définition

La voyance est l’ensemble des prédispositions, procédés et techniques supposés permettre de découvrir l’avenir, le présent, ou le passé d’un individu, d’un groupe d’individus, d’une nation, d’un lieu ou d’un objet sans recourir à l’investigation scientifique.

Ces procédés peuvent consister en des techniques codifiées et ritualisées, auquel cas on parlera de mantique, dont il existe de nombreuses variantes – telles que les tarots, la chiromancie, la géomancie, la cristallomancie, ou encore la numérologie – ou en la mise en œuvre d’une aptitude innée ne mobilisant ni matériel, ni support, ni observation de quelque phénomène que ce soit, mais seulement celle d’une capacité psi.

La tireuse de cartes, toile de Lucas van Leyden
Peinte en 1508, La tireuse de cartes de Lucas van Leyden représente une cartomancienne en pleine consultation.

Cette distinction remonte à Platon, qui oppose la divination par la technique à celle, plus noble, inspirée par les dieux1.

La voyance appartient au champ d’étude de la parapsychologie, également appelé champ « psi ».

Le praticien qui exerce la voyance est appelé voyant(e), clairvoyant(e), devin, ou encore sujet psi.

Étymologie

Le mot « voyance » apparaît pour la première fois en 1829 : il dérive du substantif masculin « voyant », lui-même issu du verbe « voir », provenant du verbe latin « videre », qui désigne la faculté de percevoir par la vue, de remarquer, ou de voir en imagination, mais ne comporte pas encore un sens relatif à la prescience.

Avant d’être liée à l’organe de la vue, et au sens qui lui est associé, « voir » désigne, et ce depuis sa racine étymologique la plus lointaine, seulement « la vision en tant qu’elle sert à la connaissance »2.

Voyance et médiumnité

La voyance est à distinguer de la médiumnité, qui consiste plus spécifiquement en la communication avec un esprit (l’âme d’un défunt ou une entité non incarnée) ou la transmission d’un message émis par cet esprit. Par glissement sémantique, les capacités médiumniques sont généralement incluses dans le champ de la voyance. De fait, certains médiums se déclarent capables de prédiction.

La voyance en tant que perception extrasensorielle

Les voyants qui perçoivent l’avenir grâce à des ressentis qui ne sont pas fondés sur l’un des cinq sens attribuent leur aptitude pour la précognition à une perception extrasensorielle. Cette perception revêt des appellations différentes en fonction des praticiens, mais sa description correspondrait à une sensibilité propice à la captation d’informations au-delà de l’espace et du temps suscitant des impressions, des visions, des émotions.

L’appellation « sixième sens » a également souvent été proposée.

Elle peut également prendre le nom, plus spécifique, de « clairvoyance », et désigne alors une vision qui n’est pas une communication avec qui que ce soit, mais une perception du seul fait du voyant lui-même3.

Cette perception peut être spontanée ou recherchée, c’est-à-dire déclenchée délibérément par la volonté du voyant qui investigue.

Ce type de perception extrasensorielle n’a à ce jour fait l’objet d’aucune explication scientifique et ne suscite pas l’unanimité de la communauté scientifique, divisée sur le sujet.

Les aptitudes attribuées au voyant

Le voyant revendique une ou plusieurs aptitudes inaccessibles au commun des mortels. En voici la liste.

Prémonition

Connaissance spontanée (vision, intuition) d’un événement futur.

Précognition

Capacité de connaître l’avenir recherchée par le voyant, et à ce titre déclenchée par sa volonté. Elle peut susciter un flash, une émotion, une connaissance intérieure immédiate ou progressive.

La vision à distance

La vision à distance, appelée aussi télesthésie ou encore remote viewing, est la capacité de décrire et de localiser des lieux inconnus du sujet psi mais dont l’existence est réelle.

La cryptesthésie

Attribut du voyant capable de deviner la nature d’un objet caché dans une boîte4.

Par extension, la cryptesthésie désigne le sens dédié à la perception des choses inaccessibles aux cinq sens.

Rétrocognition (ou rétrovision)

Connaissance d’événements passés en dehors de toute investigation historique ou archéologique, recherchée par le voyant et déclenchée à volonté.

Les mantiques

Les mantiques appartiennent aux arts divinatoires : ce sont des techniques élaborées, relayées par la tradition orale, puis fixées par écrit, et dont on peut retracer une histoire. Elles s’apprennent, s’enseignent, sont consignées dans des traités et des manuels, divergent en fonction des écoles, des traditions, des pays.

La pyromancie

La pyromancie est considérée comme l’une des méthodes de divination les plus anciennes au monde, et les plus répandues au sein de toutes les civilisations, ceci parce qu’elle est liée à un élément dont l’importance était cruciale pour les tous premiers groupes d’hommes, et ce, certainement dès la Préhistoire : le feu.

Élément permettant la survie du groupe, la cuisson des aliments, la transformation des métaux, élément rituel, le feu revêt de fait une valeur sacrée dont on peut déduire qu’elle a pu être considérée comme la manifestation d’une divinité ou le moyen de l’interroger.

Plus proche de notre culture, la Grèce antique avait recours à la pyromancie, à Delphes notamment, ou à Olympie. Elle est ensuite utilisée à Rome, où des prêtres procèdent à l’examen de la combustion d’offrandes et de l’aspect des flammes produites par cette combustion.

Ses principales variantes, comme l’interprétation de la fumée produite par le feu, ou la combustion du sel jeté dans le feu sont également des techniques divinatoires liées à cet élément.

La géomancie

La géomancie est l’une des plus vieilles mantiques à être parvenue jusqu’à nos jours, et à être toujours abondamment utilisée. C’est aussi l’une des plus complexes, mêlant arithmétique et hasard.

Le géomancien se fait l’oracle de la divinité qui s’exprime par son entremise. Il répond à la question d’une personne venue le consulter par un lancer de cailloux, de bâtonnets, de dés, d’osselets, de graines, sur une grille souvent tracée à même le sol et dont la disposition est ensuite interprétée selon un code, pour fournir la réponse attendue.

Elle est encore pratiquée dans de nombreux pays d’Afrique centrale et subsaharienne, mais il existe également une tradition chinoise, ainsi qu’une tradition occidentale largement postérieure, encore active aujourd’hui, bien que marginale.

La chiromancie

La chiromancie est une technique divinatoire qui repose sur l’interprétation de l’ensemble des sillons visibles sur la paume des mains, sur la forme des doigts, celle des mains, dont la conformation est supposée donner des renseignements sur la destinée de son propriétaire, et notamment sa personnalité, sa longévité, les événements heureux et malheureux qui vont émailler le cours de son existence.

Dans la culture populaire, le chiromancien est souvent associé, tout comme le cartomancien, à la figure féminine de la « diseuse de bonne aventure ».

La cartomancie

La cartomancie est une technique divinatoire qui utilise les cartes à jouer pour établir des conjectures sur le futur d’une personne. Mobilisant différents jeux de cartes, certains appelés « oracles » et spécialement créés pour la divination, d’autres appelés « tarots », et utilisés dans un contexte ludique, et détournés de cette fonction pour assurer une fonction divinatoire, l’interprétation des tirages obéit à diverses règles et traditions.

L’ornithomancie

Lire dans le vol hasardeux des oiseaux, dans leurs cris, ou leur appétit, la parole des dieux était la tâche des augures, prêtres qui déduisaient de leurs observations si la prédiction était propice ou défavorable, et même à partir de la portion de ciel que l’oiseau traversait l’identité du dieu rendant son verdict.

À Rome, les augures en charge de prendre les auspices, c’est-à-dire de lire dans le comportement des oiseaux la parole oraculaire des dieux, étaient investis d’un grand pouvoir. Aucune décision d’importance, relative à la conduite de l’État, aux actions politiques et militaires, n’était prise sans les consulter. Il fallait en effet s’en remettre aux dieux, et savoir si le présage était faste ou néfaste, ce qui parfois pouvait contrevenir aux décisions politiques des empereurs eux-mêmes.

La fondation légendaire de Rome met en scène cette mantique : les jumeaux Romulus et Rémus voulant tous deux fonder Rome, ils s’en remettent aux vols des oiseaux pour se départager. Mais tandis que Rémus a pour lui le premier présage, et revendique à ce titre la faveur des dieux, Romulus a pour lui le nombre des oiseaux (douze vautours contre six pour son frère), et la lui dispute. Le conflit se solde par un fratricide : Romulus tue son frère et fonde Rome.

Autres mantiques

On dénombre à ce jour plus d’une centaine d’arts divinatoires. Les plus connus sont :

  • La bibliomancie, ou lecture de l’avenir par l’interprétation d’un texte choisi au hasard dans un livre.
  • La cafédomancie, ou interprétation du marc de café à des fins prédictives.
  • La catoptromancie, ou divination par l’interprétation des surfaces réfléchissantes (miroirs, flaques, fontaines).
  • La cristallomancie, ou divination par les boules de cristal.
  • La graphomancie, technique divinatoire fondée sur l’examen d’une écriture manuscrite.
  • L’oniromancie, qui se fonde sur l’interprétation des rêves et leur valeur prémonitoire.

Les rites divinatoires

L’incubation est une pratique rituelle qui consiste à dormir sur un lieu investi d’une fonction religieuse ou sacrée pour obtenir de la divinité à laquelle est consacrée le lieu une réponse à une question ou une prédiction, pendant le sommeil, sous la forme d’un songe auquel on attribue une valeur divinatoire.

Histoire de la voyance

L’histoire est jalonnée de références à des activités relevant de ce que l’on appellerait aujourd’hui la voyance, mais qui ne portaient pas ce nom, et dont l’objet était la divination, c’est-à-dire la découverte des éléments futurs cachés. Sous cette forme large et englobante, différentes pratiques peuvent constituer une histoire de la voyance.

Elle émerge sur tous les continents, au cœur de toutes les civilisations connues, et dans les plus grandes aires culturelles à des moments différents. Autant qu’il est possible d’en relever les traces archéologiques, certains jalons temporels peuvent être posés avec certitude.

Chronologie et principaux repères

  • 341 : Constance II, empereur romain converti à la religion chrétienne, condamne à mort tous ceux qui font profession de voyance.
  • 1555 (4 mai) : Nostradamus publie ses Prophéties.
  • 1586 (5 janvier) : Le Pape Sixte Quint lance la bulle Coeli et terrae creator dans laquelle il condamne les principales mantiques qualifiées de démoniaques.
  • 1682 (juillet) : L’article 1 de l’Édit promulgué par le roi Louis XIV condamne les personnes qui se rendent coupables de pratiquer la divination à être expulsées hors des frontières du pays.
  • Circa 1845, le mage Edmond peint les cartes de son Oracle divinatoire.
  • 1905 : Charles Richet, prix Nobel de médecine en 1913, développe la métapsychique5, discipline aujourd’hui appelée parapsychologie.
  • 1932 : Chico Xavier publie son premier ouvrage, un recueil de poèmes obtenus par psychographie et intitulé Le Parnasse d’outre-tombe. C’est le début de l’essor du mouvement spirite au Brésil.
  • 1994 (1er mars) : légalisation de la voyance en France grâce à l’abrogation de l’article R34-76 du Code pénal.

L’astrologie

Sur le continent américain, Aztèques et Mayas avaient codifié leur propre astrologie, qui ne ressemblait en aucune façon à la nôtre, zodiacale, mais s’appuyait alors sur la Lune, la course de Venus, de Mars, du Soleil et servait à différencier les jours et les périodes propices de ceux qui ne l’étaient pas pour la communauté7. Leur prépondérance dans la divination rituelle était importante mais la destruction des principaux écrits, les fameux codex, au moment du massacre des populations indigènes par les conquistadors espagnols au 16ème siècle a rendu leur connaissance fragmentaire.

L’origine chaldéenne et babylonienne de l’astrologie et de la divination par les astres, ainsi que ses débuts, autour du 3ème millénaire avant notre ère, est attestée par l’archéologie8. Elle y est en concurrence avec d’autres mantiques, comme l’haruspicine (technique rituelle consistant en l’interprétation du futur dans les viscères d’un animal sacrifié). Les prédictions réalisées étaient collectives, et non personnelles : il s’agissait d’une voyance de groupe, portant sur la destinée du pays, et non individuelle, comme c’est le cas ultérieurement.

Le passage de cette astrologie à l’Inde commence au 5ème siècle avant notre ère, tout comme elle infiltrera la culture greco-latine à la même époque, ce qui est attesté par des références issues des auteurs contemporains de ces phénomènes, parmi les plus sérieux.

Le zodiaque et ses 12 constellations n’apparaissent que très tardivement, comparativement à l’ancienneté des premières prédictions astrologiques, qui, elles, sont déjà attestées, en Mésopotamie, plus de 1500 ans avant notre ère.

En somme, le mouvement des astres et leur incidence sur la destinée des peuples et des individus a émergé dans les plus grandes aires culturelles, pour constituer des traditions astrologiques très diverses, loin de la relative unité du thème astral ou des horoscopes occidentaux.

Les oracles

Ainsi, entre le 7ème et le 8ème siècle avant J.-C., la Pythie, qui officiait dans le temple de Delphes, à Athènes, était un oracle reconnu dans tout le monde Grec. Si les références livresques (notamment Hérodote, ou Strabon) ne laissaient aucun doute sur l’importance de ce lieu dédié à la divination dans l’Antiquité grecque, les investigations récentes ont pu retrouver le lieu et les vestiges attestant de cette présence. Le Pythie délivrait des messages sibyllins qui nécessitaient ensuite l’interprétation de prêtres spécialisés pour les rendre intelligibles aux personnes venues la consulter. Son culte s’est étendu sur plus d’un millénaire, jusqu’à la fin du 4ème siècle après J.-C où il fait l’objet d’une interdiction émanant de l’empereur romain chrétien Théodose 1er.

En France, c’est au 19ème siècle que la voyance s’institutionnalise et devient une profession à part entière. Les voyants sont pour l’essentiel des femmes, qui utilisent la chiromancie, la cartomancie ou l’astrologie. Le spiritisme est surtout le fait d’hommes, comme Allan Kardec, son fondateur, ou l’écrivain Victor Hugo lui-même, qui s’y adonne et entraîne avec lui des personnalités issues de la haute société française.

Hypothèses avancées

La preuve de l’aptitude qui permettrait à certains individus d’obtenir des informations ou connaissances inaccessibles au commun des mortels suppose en premier lieu d’expliquer de quelle façon ces informations ou connaissances peuvent être accessibles.

Les archives akasiques

Les occultistes, dont Geoffrey Hodson, avancent l’hypothèse d’une mémoire de la Conscience Divine, qu’ils nomment « archives akasiques »9 et qui consisterait en une substance nommée « Akasa » enregistrant l’empreinte de toutes choses (actions, pensées, objets) par-delà la temporalité linéaire et auxquelles parviendrait à se connecter le voyant que Geoffrey Hodson appelle « psychomètre ». L’hypothèse occultiste n’est pas compatible avec la démarche scientifique.

Le champ super-psi

À la fin du 19ème siècle, des chercheurs ont imaginé un modèle assez proche : les phénomènes psi seraient rendus possibles par le champ « super-psi », sorte de bain informationnel contenant la mémoire universelle et dans lequel notre psyché serait plongée10. Sous des noms différents, cette théorie a ainsi été soutenue par le psychologue et parapsychologue britannique Frederic Myers ou le psychologue et philosophe américain William James.

C’est cette dimension super-psi qui permettrait l’entrée en contact avec la « métamémoire », pour peu que le sujet individu renonce au niveau de conscience limité qui lui permet d’appréhender le réel et se plonge dans un état de conscience modifié, élargi, tel que celui que permet l’hypnose, la transe, la méditation ou, de manière accidentelle, l’Expérience de Mort Imminente (EMI).

La voyance à l’épreuve de la science

Si la voyance est une perception, quel est l’organe qui reçoit le stimulus permettant l’interprétation de cette information ? De la même manière que l’œil est l’organe de la vision, et le tympan celui de l’audition, il faut à ce « sixième sens », comme l’appelle Charles Richet11 un organe dévolu à cette perception.

La science n’en a pas trouvé.

Selon Stéphane Allix, journaliste français et fondateur de l’Institut de Recherche sur les Expériences Extraordinaires (INREES), la voyance, tout comme la médiumnité, peuvent être attestées par les expériences scientifiques auxquelles il participe et auxquelles son institut est dédié12.

Selon Richard Wiseman, professeur de psychologie à l’Université de Hertfordshire, enquêter sur la voyance nous apprend moins sur la réalité du paranormal que sur notre cognition et notre propension à tomber dans le piège du biais de confirmation d’hypothèse, biais selon lequel un individu va sélectionner subjectivement des faits pour vérifier une thèse à laquelle il croit déjà13.

Économie

La voyance est une pratique qui n’est pas systématiquement liée à une rémunération, bien que, très tôt dans l’histoire, l’activité prédictive ait impliquée des formes de rémunérations, en nature ou sous forme de transactions financières.

Ainsi, dès le 7ème siècle la consultation de la Pythie nécessitait que le consultant s’acquitte d’un paiement, celui-ci pouvant même être augmenté si le consultant voulait user du droit de « promantie » (c’est-à-dire le droit d’obtenir sa consultation avant tous les autres, qui attendaient patiemment leur tour le seul jour du mois où il était possible de la consulter).

L’activité revêt une fonction sociale centrale dans certaines sociétés tribales, telles celles des peuples premiers, et jusqu’à l’Antiquité, avant de devenir une profession à part entière, bien qu’illégale ou marginale dans les sociétés modernes, comme au 19ème siècle en France.

La voyance en ligne

Sous l’appellation voyance en ligne sont regroupées toutes les activités dématérialisées de voyance, dont la divination par internet (via des logiciels de téléphonie utilisant internet, ou par mail), ou par téléphone.

Cette forme de consultation est possible dans la mesure où le voyant n’a pas besoin d’être en contact physique pour réaliser ses prédictions.

La voyance en présentiel

Tous les voyants qui ont besoin d’entrer en contact direct avec leur consultant (comme toucher un objet lui appartenant, ou lire les lignes de sa main) pratiquent leur activité en présentiel, à domicile ou dans leur propre local professionnel.

Des statistiques inexistantes ou imprécises

En France, aujourd’hui encore, il reste impossible de connaître avec exactitude le nombre de praticiens, et donc, le chiffre d’affaires total généré par les activités relatives à la voyance. En effet, la nomenclature proposée par l’INSEE contient le code NAF 96.09Z14 qui regroupe les « activités des astrologues et les spirites » mais aussi les activités des agences matrimoniales, du dressage pour chien, des tatoueurs, ou des photomatons.

Les chiffres faisant état de 100000 professionnels pratiquant les arts divinatoires sont fantaisistes, et le chiffre d’affaires annuel supposé, 3 milliards d’euros, impossible à vérifier.

Utilisation militaire de la voyance

Au 5ème siècle av. J.-C., Spartes interroge l’Oracle de Delphes à propos de la guerre à venir contre le perse Xerxès qui marche sur la Grèce : la Pythie prophétise la défaite et Léonidas 1er, roi des Spartes, sait qu’il va à la mort : ce sera l’héroïque bataille des Thermopyles, en 480 av. J.-C.

Le 21 septembre 1995, le président américain Jimmy Carter a déclaré, dans un discours tenu à Atlanta, que la CIA avait eu recours, sous son mandat, au service d’une médium pour localiser les débris d’un avion russe que les satellites n’étaient pas parvenus à situer. Celle-ci était parvenue à en indiquer la position précisément, au Zaïre. Cette révélation précède celle de la CIA qui, la même année, déclassifie des documents concernant un programme de recherche militaire qui emploie des sujets psi depuis les années 1960.

Voyants célèbres

  • Jean Baptiste Alliette, dit Etteilla (1738 – 1791), cartomancien français.
  • Alexis Didier (1826 – 1886), voyant français.
  • Mage Edmond (1829 – 1881), voyant et tarologue français.
  • Madame Fraya (1871 – 1954), voyante et chiromancienne.
  • Alois Irlmaier (1894 – 1959), voyant allemand.
  • Marie-Anne Lenormand (1772 – 1843), voyante et cartomancienne.
  • Michel de Nostredame, dit Nostradamus (1503 – 1566), astrologue.
  • Côme Ruggieri (date de naissance inconnue – 1615), astrologue.
  • Madame de Thèbes (1845 – 1916), voyante et chiromancienne.
  • Baba Vanga (1911 – 1985), voyante.

La voyance dans la culture populaire

La voyance est un sujet qui inspire de nombreuses œuvres de fiction. Cette liste n’est pas exhaustive mais fournit un panorama varié.

  • Cassandre est un personnage de la mythologie grecque, prophétesse ayant reçu le don de voyance du dieu Apollon lui-même qui la condamna à connaître l’avenir mais à ne jamais être crue de quiconque.
  • Tirésias est un devin appartenant à la mythologie grecque, qui selon plusieurs mythes, reçut le don de divination pour compenser un châtiment qui le frappa de cécité.
  • Honoré de Balzac, dans Le Cousin Pons, met en scène le personnage de Madame Cibot qui va s’enquérir auprès d’une voyante et sorcière des chances de succès de son entreprise de captation d’héritage du Cousin Pons. La voyante rend un oracle sibyllin et Mme Cibot « fit ce que font les consultants avec les consultations de toute espèce. Elle crut à ce que la prophétie offrait de favorable à ses intérêts et douta des malheurs annoncés ».
  • Dune, roman de Frank Herbert, met en scène diverses figures douées de prescience : Paul Atréides, personnage principal, ainsi que des figures secondaires, les « navigateurs », humains capables de diriger leurs vaisseaux spatiaux en toute sécurité à travers l’espace grâce à leur don.
  • L’Accident, intitulé également en français Dead zone, est un roman de Stephen King paru en 1979 dans lequel le personnage principal, John Smith, sort d’un coma prolongé en possédant un don de précognition et de rétrocognition se manifestant par des flashs, et ce, par simple contact physique avec les objets.
  • Dans le film Matrix, le personnage de l’Oracle incarne une voyante, plus exactement une prophétesse. Il s’avère cependant qu’elle est en réalité l’incarnation d’un programme informatique et que ses prédictions sont constituées d’un modèle mathématique capable d’établir des pronostics statistiques au sein de la matrice et de déterminer l’issue la plus probable parmi toutes les possibilités.
  1. Platon, (trad. Luc Brisson), Phèdre, Paris, GF, 2006. []
  2. Alain Rey (dir.), Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française, Paris, éd. Dictionnaires Le Robert, 1992, p. 2276. []
  3. Miriam Gablier, Les mystères de la conscience. Prémonition, télépathie, voyance, sorties de corps, Paris, Le Lotus et l’éléphant (Hachette Livre), 2019, p. 127. []
  4. Dr. François Tuloup, Le merveilleux est-il mystérieux, Nouvelles Éditions Debresse, Paris, 1957, p. 58 []
  5. Nicolas Marmin, « Métapsychique et psychologie en France (1880-1940) », Revue d’Histoire des Sciences Humaines, Éditions Sciences Humaines, 2001, n°4, p. 147. []
  6. Consulter l’article de loi sur le site www.legifrance.gouv.fr []
  7. Rimbault, Olivier, « L’astrologie antique, entre mythes et réalités », Via Neolatina, avril []
  8. André Florisoone, « Les origines chaldéennes du zodiaque », Ciel et Terre, 1950, Vol. 66, p. 256. []
  9. Geoffrey Hodson (trad. Dr. J.-Ph. Crouzet), Science de la voyance, Étude de la faculté de clairvoyance, de son développement et de son usage, avec des exemples de recherche par clairvoyance, Adyar, Paris, 1962, p. 81. []
  10. Miriam Gablier, Les mystères de la conscience. Prémonition, télépathie, voyance, sorties de corps, Paris, Le Lotus et l’éléphant (Hachette Livre), 2019, p. 97 []
  11. Charles Richet, Notre sixième sens, Paris, 1928 []
  12. Stéphane Allix, Le test. Une enquête inouïe : la preuve de l’après-vie ?, Paris, Albin Michel, 2015. []
  13. Richard Wiseman, Petites expériences extrasensorielles, Paris, Dunod, 2012, p. 7. []
  14. Voir cette catégorie sur le site de l’INSEE https://www.insee.fr/fr/metadonnees/nafr2/sousClasse/96.09Z []

Dernière mise à jour le 10 octobre 2023.