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Mademoiselle Lenormand, la voyante des rois, des empereurs et des tsars

Publié le Voyant(e)s célèbres

Il existe une voyante qui a marqué l’Histoire, puisqu’elle a donné des consultations à des rois, mais aussi à des empereurs et même au tsar de Russie ! Son nom : Mademoiselle Lenormand. 
Voici l’histoire de cette nouvelle Pythie des temps modernes…

Jeunesse

Marie-Anne Lenormand naît dans une famille modeste à Alençon en 1772. Elle bénéficie néanmoins d’une éducation solide au sein d’une abbaye bénédictine. Dès l’âge de 7 ans, elle livre ses prophéties à ses amies. L’une de ses prédictions en particulier, se réalise : elle annonce que la nouvelle abbesse viendrait de Livardie. Cela lui assure une grande popularité, mais suscite également la colère des religieuses, qui considèrent qu’un tel don est incompatible avec le christianisme.

A dix-huit ans, elle monte à Paris, alors en pleine effervescence révolutionnaire. Elle travaille tout d’abord comme blanchisseuse, puis rencontre une voyante qui lui apprend le métier.

Elle ouvre alors son cabinet, dans le 6ème arrondissement. Le succès est immédiat. La fine fleur des révolutionnaires vient la consulter : Danton, Marat, Robespierre, Hébert… Tarologue, elle utilise également d’autres supports, comme le marc de café. Mais les menaces grandissent : elle est envoyée en prison, pour avoir prédit la mort de Louis XVI, à une époque où il vaut mieux éviter ce genre d’incident : pendant la Terreur ! C’est pourtant ici, au sein de la prison de la Petite Force, qu’elle fait une rencontre déterminante…

Sous l’Empire

Mademoiselle Lenormand prend en effet l’habitude de délivrer ses prédictions aux autres prisonnières. Une demande lui provient d’une jeune femme emprisonnée à la prison du Luxembourg : il s’agit de Joséphine de Beauharnais.

Elle lui prédit que son mari, le général de Beauharnais, serait victime de la Révolution, qu’elle lui survivrait et qu’elle se marierait en secondes noces avec un jeune officier promis aux plus hautes destinées. L’Histoire lui donne raison, puisqu’il s’agit ni plus ni moins, comme on le sait, de Napoléon Bonaparte !

A la chute de Robespierre, qui sonne la fin de la Terreur, elle est libérée, tout comme Joséphine de Beauharnais.

Les consultations reprennent : parmi ceux qui viennent lui rendre visite, le jeune Bonaparte lui-même, à qui elle annonce qu’il jouera un grand rôle en France, mais aussi qu’il va rencontrer une veuve riche qui l’aidera par son influence à atteindre s’élever dans l’échelle sociale. Joséphine, là encore ! Celle-ci lui assure son appui et son cabinet ne désemplit pas. 

Néanmoins, Mademoiselle Lenormand commet quelques imprudences, en prédisant l’échec de l’invasion de l’Angleterre ou l’arrestation du général Moreau. Cela provoque la fureur de l’Empereur, qui la fait emprisonner en 1803 pour un an. Libérée, elle est désormais sous surveillance policière.

Lors du divorce impérial, toute la cour la consulte pour obtenir des informations sur cet événement, ce qui amène une nouvelle fois l’Empereur à réagir, en ordonnant son arrestation, pendant quelques jours. 

Fin de vie

En 1814, elle reçoit un visiteur de marque : le tsar Alexandre 1er, alors en voyage à Paris.

L’année suivante, c’est la Restauration : le nouveau roi Louis XVIII voulut lui rendre visite. Monarchiste, elle voit avec enthousiasme ce changement politique. Mais bientôt les circonstances font qu’elle doit émigrer en Belgique, où elle est emprisonnée pour sorcellerie. Mais elle dispose d’appuis politiques importants, et elle est finalement, une nouvelle fois, libérée.  

Dans ses dernières années elle écrit plusieurs ouvrages, dont les Mémoires de Joséphine de Beauharnais, qui font scandale.

Elle avait prédit sa mort à l’âge de 115 ans : cette prophétie hélas ne se réalisera pas, puisqu’elle meurt à 71 ans. 
Néanmoins elle eut le temps de livrer une dernière prophétie, à l’adresse du futur Napoléon III, alors en prison : « Descendant du grand aigle, prends patience. Tes fers tomberont. Le royaume deviendra une seconde fois un empire. Mais l’épée sera trop lourde dans ta main ».

L’histoire lui a donné raison…