Émile Boirac, le philosophe qui étudia les sciences psychiques
Publié le Voyant(e)s célèbres
Émile Boirac est connu pour trois activités : la philosophie, qu’il pratiqua en tant que professeur, la diffusion de l’espéranto, dont il était un défenseur, et, ce qui nous intéresse ici tout particulièrement, la parapsychologie, dont il chercha, en la soumettant à l’observation et à la logique scientifique, à formuler à son sujet des éléments théoriques encore utilisés aujourd’hui et qui apparaît dans le premier numéro de la Revue philosophique.
C’est évidemment sa contribution à l’étude de la médiumnité et des sciences psychiques qui nous intéresse ici au premier chef.
Principaux éléments biographiques
26 août 1851 : Naissance d’Émile Boirac, à Guelma, en Algérie.
1876 : création de l’expression « déjà-vu ».
1893 : soutenance de sa thèse ; Émile Boirac est désormais Docteur ès Lettres.
1898 : occupe le poste de Recteur de l’académie de Grenoble.
1902 : occupe le poste de Recteur de l’académie de Dijon.
1908 : parution de La psychologie inconnue : introduction et contribution à la psychologie expérimentale.
1917 : parution de L’Avenir des sciences psychiques.
20 septembre 1917 : Décès à Dijon, en France.
Observation et démonstration des phénomènes psi
L’Avenir des sciences psychiques est l’ouvrage majeur d’Émile Boirac, celui qu’il a dédié aux phénomènes psi, et dont il a tenté de démontrer scientifiquement la réalité. Le début du 20ème siècle, dans le prolongement d’un 19ème siècle qui voyait les théories matérialistes triompher, est scientifique : il s’agit de s’attacher à poursuivre l’explication du monde par des mécanismes et des lois scientifiques qui régissent tout le vivant. Emile Boirac, quant à lui, conserve la méthode scientifique mais l’applique à des phénomènes qui échappent jusque-là à l’approche scientifique : le spiritisme.
Émile Boirac a ainsi examiné scientifiquement des phénomènes extraordinaires tels que ceux dont se prétendait capable la médium spirite Eusapia Palladino (lévitation, communication avec l’au-delà, etc.).
Il a également entrepris des recherches sur le magnétisme animal, ainsi que sur différents phénomènes liés au magnétisme, à la perception du réel par l’entremise des sens et notamment d’un sixième sens, ainsi qu’à l’hypnose.
Son ouvrage La psychologie inconnue : introduction et contribution à la psychologie expérimentale aborde l’ensemble de ces thèmes et notamment la communication à distance et sa relation avec le magnétisme animal, le mesmérisme, l’extériorisation de la sensibilité, la télépathie, le sommeil provoqué à distance, la télékinésie, etc.
L’ensemble de ces thèmes ont passionné Emile Boirac tout au long de sa vie, jusqu’à motiver leur étude rigoureuse au travers d’une approche scientifique et rationnelle.
Néologismes créés par Emile Boirac
Émile Boirac est connu pour avoir créé trois néologismes : le premier, d’emploi courant aujourd’hui, partout dans le monde, est le célèbre déjà-vu, qui désigne la sensation d’avoir déjà vécu ou vu se dérouler à l’identique une scène pourtant nouvelle. Le concept va connaître une internationalisation ; cet emprunt au français apparaît aujourd’hui dans les principaux dictionnaires anglais.
Dans cette dernière discipline, Émile Boirac est ainsi connu pour avoir forgé deux mots : le terme « métagnomie », formé du préfixe méta- qui signifie « au-delà » et du mot gnosis, qui signifie « connaissance ». La métagnomie est donc une faculté située au-delà de la connaissance habituelle, grâce à laquelle il est possible de parvenir à tous les moyens situés au-delà de la connaissance habituelle.
Enfin, il est aussi celui qui a créé le mot « cryptopsychie », formé du préfixe crypto-, qui signifie « caché » et de -psycho, qui signifie « esprit » ou « âme », littéralement donc « ce qui est caché à l’esprit ». Il consacre un chapitre de L’avenir des sciences psychiques intitulé « Spiritisme et cryptopsychie » dans lequel il examine l’état des connaissances scientifiques sur le sujet. Ce terme recouvre l’ensemble des phénomènes psychiques relevant d’une perception inconsciente, par l’esprit, et donc par extension l’ensemble de ce qui est caché à sa connaissance consciente mais qu’il perçoit cependant.
Nous souhaitons à cette démarche rigoureuse et honnête de connaître un prolongement heureux dans les années et décennies à venir, pour que ce qui demeure caché ou impossible à prouver aujourd’hui encore le soit bientôt.
