Vie antérieure : comprendre la réincarnation et le karma
Publié le Divination
Les vies antérieures sont toutes les existences qu’une âme a mené au cours du cycle des réincarnations avant de s’incarner dans un corps. Selon les cultures, ces différentes existences peuvent avoir été exclusivement humaines, ou bien inclure tous les êtres vivants, y compris les animaux, les végétaux, au sein desquels le souffle vital va perdurer le temps de cette existence avant de réincorporer à nouveau un être humain.
Savoir que vous n’en êtes pas à votre première incarnation pourrait vous amener à vous éveiller à une autre conception de la vie, à vous libérer de l’idée selon laquelle tout se joue dans ce court laps de temps qu’est celui de votre existence, et que vous avez peut-être déjà vécu auparavant. Plus encore, cet éveil vous permettrait de découvrir une autre façon de vivre cette vie, de faire l’expérience d’un principe vital qui dépasse votre simple individualité et englobe tous les êtres. Pour sentir tout cela, encore faut-il comprendre ce qu’est réellement une vie antérieure.
Définition
Expression composée du substantif « vie », issu du latin vita, « vie, existence » et de l’adjectif « antérieure », issu du latin ante, qui signifie « avant ». Littéralement donc : vie d’avant.
Une vie antérieure, parfois appelée aussi vie karmique, est la précédente incarnation d’une âme dans une enveloppe physique, principalement humaine, mais qui peut être aussi, en fonction des traditions et des cultures, étendue au règne animal, ou végétal.
Cette notion suppose une distinction entre le corps physique (l’enveloppe de chair) et l’âme (le principe spirituel et énergétique qui l’anime). Tandis que le corps physique naît, grandit, et meurt, l’âme survit et migre d’un corps à l’autre, à la poursuite d’une évolution. Ce principe repose aussi sur la notion d’immortalité de l’âme.
Par définition donc, est appelée vie antérieure toute incarnation passée du principe vital (qu’on l’appelle âme, énergie, ou encore souffle vital) dans un corps physique au sein du monde terrestre et de la temporalité connue des hommes. Cette notion est étroitement liée à la notion de karma, d’après laquelle la vie présente est la conséquence des actions de toutes les vies anciennes.
La vie antérieure dans les principales cultures
Ces théories autour de la vie antérieure s’observent dans plusieurs traditions dans la Grèce antique où la réincarnation prenait des noms étranges et poétiques comme « métempsycose » (ou migration de l’âme), « palingénésie » (ou éternel retour à la vie), en Inde avec la plus vieille religion du monde, l’Hindouisme et le principe du karma, mais aussi chez les principaux peuples amérindiens.
Aujourd’hui, en Occident, certains voyant(e)s sensibilisés à ces problématiques ont la capacité de ressentir le poids karmique des vies passées et d’aider ceux qui en ressentent le besoin à identifier certaines des existences qui pèsent le plus dans leur existence présente. Ceux-ci ne pratiquent pas une divination qui concerne le futur, mais une voyance qui concerne le passé.
La Grèce antique et la transmigration des âmes
Entre 500 et 600 ans avant notre ère, une idée neuve apparaît et va se développer dans la Grèce antique : la croyance que l’âme voyage de corps en corps, et se réincarne ainsi, à chaque fois que la vie quitte l’enveloppe physique, en abandonnant le corps inanimé pour en trouver un nouveau.
Au moment de la mort tout être vivant verrait donc son âme s’extirper de sa défunte enveloppe pour s’incarner dans une nouvelle enveloppe, au hasard de son errance. Ici les vies antérieures se succèderaient sans logique apparente ni notion de rétribution ou de punition issues du comportement dans la vie menée avant de s’incarner à nouveau. Cette transmigration des âmes, d’un corps à l’autre, n’est pas celle qui va nous intéresser ici.
L’hindouisme
Largement antérieure à la pensée issue de la Grèce antique, l’hindouisme est une tradition qui croit ainsi que l’âme, lorsqu’elle quitte le corps, peut migrer dans une autre enveloppe, en fonction de la vie qu’elle a mené au cours de son incarnation présente. C’est donc une forme de réincarnation dont l’existence présente est directement issue de la valeur morale des actions menées lors de la vie antérieure.
Plus la vie d’un individu a été légère et pure, plus il a vécu proche de la loi du dharma (doctrine qui suppose que l’on règle sa conduite sur la justice, la droiture, le devoir) et plus il améliorera son karma jusqu’à délivrer son âme de ce cycle des réincarnations. La somme des vies antérieures mène jusqu’à la vie actuelle, laquelle prépare la prochaine, et si l’individu veille à mener une vie juste et vertueuse, il atteindra la libération finale.
C’est surtout à l’hindouisme que nous allons nous référer ici, parce que cette culture est l’une de celles qui a le plus approfondi la notion de vies antérieures.
Le bouddhisme
Apparu autour du 6ème siècle en Inde, le bouddhisme est lui aussi tout imprégné de cette vision de la destinée humaine : le fil des réincarnations peut être interrompu par l’apprentissage du dharma (et surtout son application) et par la dissolution du moi individuel (source de souffrance) au profit d’un éveil spirituel qui mène à l’action désintéressée, altruiste et à l’abandon des désirs, des colères, de l’attachement déraisonnable aux biens de ce monde.
Le bouddha en méditation fait l’expérience de ce détachement et part en quête d’une vérité supérieure à l’impermanence de toutes choses.
La survivance de l’âme
Si le corps est éphémère et soumis aux contingences du monde terrestre, l’âme perdure au-delà de cette incarnation et survit à la mort physique. Au moment du décès, le principe vital s’extirpe alors de l’enveloppe qui le retient et évoluerait de différentes manières, en fonction des cultures.
L’âme peut, si elle a accompli sa vie, se réincarner rapidement et revenir à un séjour terrestre. Si elle a connu une mort violente, et qu’elle n’a pu mener à bien sa mission de vie, elle court le risque de rester prisonnière dans un entre-deux, un monde intermédiaire qui n’est ni le séjour des âmes incarnées ni l’au-delà, les limbes en quelque sorte.
C’est d’ailleurs dans ces situations qu’interviennent les médiums passeurs d’âme, pour aider une âme à parachever ce qui doit l’être et réaliser son passage, que ce soit dans un au-delà provisoire, qui lui permettra d’atteindre un autre état, ou directement dans une autre incarnation.
La rétribution des âmes
Au cœur de la théorie des vies antérieures, il y a la rétribution des âmes, un concept qui explique l’évolution des âmes au fil des vies antérieures en fonction de leur comportement lors de leurs différents séjours terrestres. La vie actuelle étant donc largement déterminée par toutes les vies passées.
Mais cette détermination n’est pas une destinée figée ! Il y a toute la place nécessaire pour l’exercice du libre arbitre. Certes, votre incarnation actuelle n’est pas un choix, puisqu’elle résulte de votre karma (issu de vos actions passées donc), mais à tout moment vous pouvez œuvrer à une vie digne et vertueuse pour construire le karma futur.
Selon le principe de rétribution en effet, bien se comporter allège l’âme et lui permet d’évoluer favorablement ; au contraire mal se comporter alourdit le karma et induit une forme de sanction.
Cette idée de récompense et de punition résonne, dans notre culture chrétienne, avec la notion de péché, de paradis et d’enfer. Mais au sein du schéma de la réincarnation et du karma hindouiste, ces différentes façons de se comporter induisent surtout le type de transmigration que l’âme va connaître : en végétal, en animal ou dans une condition humaine dégradée et inférieure.
Chaque incarnation est donc pour l’âme une chance d’améliorer son karma. L’individu étant seul responsable de ses actes, libre à lui de travailler à l’allègement de son karma futur en se comportant vertueusement dans le présent, les conséquences du passé sur le présent devant être acceptées, puisqu’elles sont issues d’actions menées par son âme dans une vie antérieure.
Sortir du cycle des réincarnations
Quelle est la finalité de ces réincarnations successives ? Pourquoi l’âme adopte-t-elle une enveloppe dans laquelle elle naît, se développe et meurt pour s’incarner à nouveau ? Vous poser ces questions, c’est commencer l’éveil.
Le but est, à chacune des vies vécues, d’améliorer du mieux possible son karma afin de sortir du cycle des réincarnations. Cette sortie est une libération appelée moksha dans la tradition hindouiste, qui signifie littéralement « libération » (de l’âme).
Parvenir à s’extraire de ce schéma « naissance, existence, trépas, réincarnation », s’est passer par la voie d’une conduite droite, en pensée et en actes, mais aussi par la dévotion, la méditation, jusqu’à atteindre le bien suprême pour l’hindouisme. Choisir résolument une voie qui mène au moksha c’est utiliser son libre-arbitre pour agir de façon à améliorer son karma jusqu’à être capable de connaître l’essence première du principe de vie qui anime tout être et dépasse l’individualité et toutes ses manifestations, comme, l’attachement aux biens de ce monde au lieu de contempler.
À présent, vous savez que vos vies antérieures ont donc considérablement influencé votre condition présente, mais que par la pratique d’une vie juste en pensées et en actes, vous pouvez améliorer votre karma, préparer votre prochaine incarnation et vous approcher de la fin du cycle des réincarnations.